Francis est un vieil ami qui a bourlingué sur les sentiers et autoroutes de la poésie, pour arriver à La Passe du vent, chez Thierry Renard, un autre ami, militant de la poésie depuis qu’il sait écrire. Le volume de ses productions est impressionnant (non loin de 200 pages) comme l’est la réitération des déclarations d’amour déclinées sous diverses formes, y comprise le sonnet, sans exclure non plus l’humour comme dans Le Sonnet du cul. Car Francis est de ceux – assez rares aujourd’hui – qui ne se sentent pas contraints par la mode, ni en forme ni en fond. Et il faut le lire pour se laisser porter par ses accents sincères, parfois banals : « il lui rapporte une fleur/ cueillie au bord du chemin ou lui offre un poème[…] » mais souvent prenants comme la passion : « Force miraculeuse de la faiblesse d’aimer par quoi le jour lui-même est tout transfiguré. ». Et le tout se conjugue en élégies à sa compagne : « Patricia, la femme avec qui je partage mon voyage tout autour de la terre/ reste toujours connectée/Quelle que soit l’heure ou le lieu […] » Au reste, il déclare dans l’entretien en épilogue : « Dans toute relation amoureuse, il y a une part de politique… » Bien que le fait soit étonnant, on comprend alors qu’il donne des cours sur la poésie à Sciences Po Paris. Comme il serait bon que nos politiques et cadres supérieurs suivent quelque peu les chansons d’amour, plutôt que le chant des sirènes économiques dites « libérales » qui nous mènent au désastre !