
« […] je n’appelle le mal que les réticences, les craintes, les méfiances qui l’empêcheraient [l’amour] de s’exercer librement. »
Joë Bousquet (Lettres à Ginette).
Francis Pornon
Né à Limoux (en Languedoc, ce n’est pas négligeable), il fut un écolier plutôt moyen qui s’ennuyait vite à l’école. Comme il voulait être écrivain on lui conseilla de préférer enseigner pour ne pas « coucher sous les ponts ». Il dut alors s’efforcer à la réussite scolaire pour entrer à l’École Normale d’Instituteurs afin de tâcher de ne pas ennuyer les élèves, poursuivit à l’institut de formation des professeurs de collège puis suivit l’IPES à l’Université de Toulouse en philosophie. Commençant à enseigner il publia des poèmes mais quitta la France après l’élection d’une « chambre introuvable » contre Mai 68. Trois années à coopérer en Algérie après l’indépendance où, enseignant, il apprit aussi beaucoup. Il dut rentrer pour exercer ensuite les métiers d’animateur socio-culturel, enseignant en lycée agricole, professeur de techniques d’expression en IUT et ENITA, professeur de philosophie encore, pigiste de presse, animateur d’ateliers d’écriture… Séjourna en Auvergne tout en publiant une trilogie de romans historiques (Couthon le mal aimé, La Souveraine, Blanche la rouge aux éditions Messidor), publia des poèmes, des contes et des articles et aussi des spectacles théâtraux joués notamment par le Théâtre Permanent de Jacques Albaret, écrivit aussi des textes dramatiques pour la scène : L’amour et la terreur (fresque historique populaire montée par une association et tourné pour l’anniversaire de 1789), ainsi que Libertine donné à Avignon-off, Paris et Région parisienne, Toulouse (Le Bijou). En résidence près la cité des Minguettes à Vénissieux, collabora avec Thierry Renard et l’association d’agitation poétique Pandora, anima de nombreux ateliers d’écriture d’élèves et d’adultes, donna en lectures publiques des textes poétiques : Chanson d’amour de loin, etc. et publia poésies, romans, nouvelles, essais, chansons et livrets dont Le Trésor Magnifique, (Ed. AMP) cantate mise en musique par Sergio Ortega (professeur de composition à Pantin) et créée à Lyon et ses entours par un groupement de communes. Après des retours en Algérie, furent publiés dans la presse et chez des éditeurs reportages et carnets de voyages : Algérie, Algérie ! (Paroles d’Aube). Avec Saône interdite (« Le Poulpe »), il donna son premier roman noir.
Après avoir enquêté et écrit en Haute-Savoie où il réside en partie, il a publié Le Beau Frank, un polar historique (Le Temps des cerises). Frappé par la catastrophe industrielle d’AZF ainsi que par une certaine noirceur contemporaine à Toulouse ou il revint, tout en continuant à écrire et dire en public de la poésie dont : Par-delà les orages (Le Puits), et Nous chantons à l’âme l’espoir (pour le cinquantenaire de la Chorale Populaire de Lyon), il publia des nouvelles noires dans des recueils collectifs et entama une série de polars toulousains avec Toulouse barbare (Privat), Explosif et vieilles ficelles (Mare nostrum).
Après une mission en Espagne auprès de lycéens bilingues d’Aragon pour le rectorat de Toulouse, il publia un roman de la route : Algérie des sources (Temps des cerises), puis accomplit un nouveau périple en Algérie et publia ses carnets de voyage dans la presse et un recueil de textes : Cap au sud (Temps des cerises). Après un nouveau voyage encore il publia : En Algérie sur les pas de Jean Boudou d’abord aux Ed. Lazhari Labter à Alger qu’il a signé au Sila (salon international du livre d’Alger) puis aux éditions Vent Terral en France. Viendrait la publication de nouveaux poèmes, dont Midi, Chanson d’amour de loin et Gare au covid (Encres vives). Il revint encore au roman noir avec Rêves brisés (Ed. Pascal Galodé), aussi à la poésie avec : Par-delà le Grand fleuve, textes dits ou à dire : anthologie de 25 ans de poèmes (Ed. La Passe du vent) donné avec le pianiste Alain Bréheret au festival « Paroles ambulantes » à Lyon et en plusieurs endroits de Haute-Garonne.
Une résidence d’auteur pour le CNL à Saint-Léonard de Noblat (87) permit la publication de : Le Livre du petit jour, récit, (Le Moulin du Got), et une résidence à Fabrezan dans l’Aude (11) occasionna l’écriture du livret d’un Chant général (Ed. Encres vives de Michel Cosem) prévu pour être mis en musique et en scène. Un nouveau voyage en Algérie a donné lieu à reportages et dossiers publiés dans L’Humanité et L’humanité magazine pour le cinquantenaire de l’indépendance (5 juillet 2012). Il participa encore aux Rencontres de l’Histoire à Blois sur le thème des paysans, avec une contribution sur la campagne kabyle à travers la littérature, publiée dans : L’Algérie au rendez-vous de l’Histoire (El Ibriz, Alger). Participa à une action « À l’école des écrivains » avec la Maison des Ecrivains et de la Littérature, au collège de Graulhet (Tarn), puis à celui de Lalande (Haute-Garonne) et de Le Pouzain (Ardèche). Suite à un voyage d’études en Tunisie a publié un reportage dans la revue Gibraltar. Fit paraître un recueil de Nouvelles : Le Coffret (Ed. Horsain) et continua à faire publier diverses nouvelles dont un recueil de textes « érotistoriques » : Aux temps des belles sur internet par les éditions Ska (skaediteur.net).
A réalisé et publié un beau livre-trajet : JAURES A TOULOUSE, lieux et mémoire (NEO Loubatières), illustré de dessins sur les lieux par la peintre Amina Ighra, puis Toulouse, petits secrets et grandes histoires, Guide du promeneur curieux (Sud-Ouest) avec photos de Dominique Viet et dessins d’amatrices, tout en guidant à l’occasion une visite des lieux toulousains.
Participa sept années durant par des chroniques à l’émission « Excusez-moi de vous interrompre » à Radio Mon Pais. Anime régulièrement les pages « COUPS DE CŒUR » et « RÉACTION A L’ACTUALITÉ » sur son site et par envois à son carnet d’adresses : notes de lecture ou billets d’humeur. Publia les romans historiques : Les dames et les aventures du troubadour Raimon de Miraval, La Dame de Toulouse, Azalaïs de Burlatz et La Fille d’Occitanie (TDO Editions) composant un triptyque romanesque sur la condition humaine en Occitanie au Moyen-Âge.
Poursuivit ses activités d’une part avec des publications de reportages et nouvelles (notamment dans la revue Gibraltar), d’autre part avec ses publications romanesques, notamment en publiant des dits « polars », récemment : Mystères de Toulouse et Spoliations (TDO Editions). Publia en outre aux éditions Az’art-atelier avant tout autre amour, une Lettre à la mère.
Avec Christian Saint-Paul et Svante Svahnström, déroule une série de présentations de poètes à l’Ostal d’Occitania, à raison de séances bimensuelles et grâce à Convergencia occitana, rappelant ainsi ce que la poésie européenne doit aux troubadours et aussi la place que Toulouse, capitale des Jeux floraux depuis sept siècles, peut tenir dans la poésie mondiale. Le poète Franc Bardou a traduit en occitan : Midi (Miègjorn), un texte extrait d’une publication chez Encres vives.
Ces séquences enregistrées sur Radio Occitania (98.3), sont toujours diffusées en direct le mardi précédent à 14h et en différé à 20h le jeudi même de la présentation publique. Elles sont accessibles de façon pérenne sur le site : www.lespoetes.site à : « Pour écouter les émissions ».
Ainsi, octogénaire titulaire de près de cent publications diverses et près de deux dizaines de romans publiés, il se déplace moins mais travaille à des textes tels une quête du peintre auteur de cartons de tapisseries Marc Saint-Saëns, et aussi un roman dystopique, anticipation difficile et risquée du temps de ses 100 ans, ouvrage qui devrait constituer une sorte de testament littéraire.
Ayant débuté par l’enseignement aux chères têtes brunes, il trouva aussi tôt que possible à dérober du temps au temps pour écrire. Il publia cependant la majeure part de son œuvre dans la seconde moitié de sa vie grâce à une chanceuse longévité et une retraite, précieux cadeau reçu de l’histoire de France. Loin de la capitale, du « tout quartier latin », des grands canaux de diffusion et surtout de leurs propriétaires, il n’atteignit jamais la grande notoriété. Mais il parcourut un trajet d’aventures vitales et littéraires tout en vivant parallèlement une vie personnelle ainsi que familiale. Et, s’il dormit parfois sous les étoiles ou sur les dunes de sable, il ne coucha jamais sous les ponts.