Ce recueil regroupe des textes écrits durant une décennie (de 1998 à 2007), dont certains ont été publiés en revues ou en anthologies.
J’ai lu et apprécié, à petites doses comme un alcool fort et aussi comme une boisson tonique et réconfortante. Tantôt laconiques et tantôt d’une sorte de lyrisme ininterrompu, voici des textes frappants par la sincérité vraie (et non pas la confession), et aussi par la violence. Tels les mots sur Budapest en 56 inspirés à ce jeune poète qui, d’origine hongroise, ne limite pas la subjectivité au nombrilisme. On a aujourd’hui besoin de cela, hors modes et hors marchés. Car il n’est guère de marché de la poésie, sinon en marge du fameux « Marché ». Si un livre non édité peut être un orgasme mort-né, un tel livre publié est à la fois héritage et enfantement.
« (…) les gardiens hésitant avant d’autoriser le don d’une bouteille d’eau d’un paquet de biscuits/puis comme naguère à Drancy le haut-parleur appelant les « retenus » dans la cour/alors dans un mètre sur trois cet ailleurs des regards encore et toujours en partance/ quatre exilés parmi des milliers (…) »
Cela s’achève par une conversation avec l’éditeur en Rhône-Alpes qui consacre à la poésie cette collection. On connaît la qualité des coups de cœur de Thierry Renard depuis qu’il animait la revue Paroles d’Aube à Vénissieux. Ce volume confirme.