J’ai connu par Christian Saint-Paul, Andrea qui fréquente Toulouse alors qu’il est Lyonnais depuis le milieu de sa vie. Stupeur de lire ce livre à l’écriture savante, belle et personnelle en langue non maternelle tandis que l’on rebat les oreilles d’ouvrages sans écriture pondus par des Français de France. J’ai été parfois un peu perdu, toujours porté par la passion avec laquelle il évoque le monde vu de sa Sicile, évocations tantôt triviales et tantôt savantes, souvent élevées dans les sphères célestes bien qu’il soit aussi question de terre et de feu, de volcan entre autres. Je ne suis pas sûr que cette lecture soit « populaire » et d’ailleurs l’éditeur prestigieux diffuse timidement, trop pour une littérature digne de ce nom. Je laisse l’écriture à l’auteur : « et c’est seulement quand son regard trouva la fracture du ravin qu’il reçut le choc de la masse gigantesque, pyramidale et absurde de l’Etna… » ; « Comment garder une juste mesure et un équilibre, quand toutes les certitudes s’effritent autour de soi, quand la malice et le meurtre deviennent des lois non écrites mais inspiratrices des rapports humains… » Merci l’ami, d’écrire ceci ainsi.