Savez-vous, mes amis, que je viens d’avoir une révélation ?

Un bombardement dit ciblé de l’armée française contre des sites syriens dits d’armes chimiques, vient d’être décidé. A l’évidence, ce fut édicté par un puissant omniscient. Car s’il n’était pas aussi puissant et aussi omniscient, il ne procèderait pas sans l’ONU et sans le parlement français. Alors, il ne peut s’agir que de Jupiter, le roi des dieux, ou bien – pour qui ne croit qu’en un seul dieu – c’est Lui. Et alors, on dit : merci mon dieu !

Un refus d’entendre des étudiants occupant leur université, est décidé au point d’ordonner leur évacuation par la force dite publique. Par qui sait, bien sûr, que ces contestataires sont nuisibles et qu’il convient de les expulser. Merci mon dieu !

Les journalistes d’information se dressant à l’unisson contre les cheminots, qui les incite à accuser publiquement et constamment les grévistes d’être des preneurs d’otages ? C’est sans doute celui qui sait tout. Donc, on ne peut dire encore que : merci mon dieu !

Et puis, au bout du compte, on prépare une réorganisation et une épuration des services audio-visuels d’état, lesquels ne semblaient pourtant jusqu’ici guère suspects d’opposition… C’est sans doute qu’on sait bien en haut lieu la recette pour que cela aille mieux. Merci encore et toujours mon dieu !

Et alors, je me demande franchement si, lorsque il y a un peu plus de cent ans on sépara chez nous l’Eglise de l’Etat, on n’aurait pas, par hasard, laissé traîner quelque chose sur les carpettes de la démocratie française… ou bien alors si ce ne serait quelque génie – malin ou bien coquin – qui viendrait nous glisser sous les pieds quelque peau de banane…

(Chronique prononcée à Radio Mon Pais le 16 avril 2018).