En France, depuis plus de 2 siècles, tout discours politique qui se respecte, qu’il se situe à gauche, au centre ou à droite, se réfère à la Démocratie. La Démocratie (pouvoir du peuple) aurait d’abord été expérimentée sur l’agora (place publique) de cités Grecques. C’est pourtant en Europe que l’on veut voir la naissance de la politique moderne sous la forme de la démocratie issue des révolutions contre des régimes inégalitaires et pour des droits humains, ce sous l’éclairage des Lumières avec Rousseau, Voltaire et compagnie.

Deux siècles et un tiers après, cette démocratie n’est pourtant toujours pas garante du bonheur de tous. Notre quotidien qui devrait être fait d’égalité, se débat dans un monde de plus en plus inégalitaire. Or, l’histoire progresse parfois d’un bond. C’est ce qui se produit dans les révolutions, avec l’instauration du vote dit universel (soit de tous les citoyens), et aussi celle du vote des femmes. Et ce furent encore des bonds que l’acquisition des droits d’expression, de la limitation du temps de travail, des augmentations de salaires, des protections sociales, etc.

On sait par exemple que les traminots de Toulouse, devaient accomplir 16 heures de labeur par jour pour un propriétaire privé. Le patron refusant une amélioration, les employés brûlèrent abris et voitures et tuèrent des chevaux. Jaurès pesa alors pour un accord à 12 heures. Ce qui aujourd’hui nous semble encore bien trop, du fait que l’on en est à 8 ou même sept heures et que l’on pense à la semaine de quatre jours. Mais n’empêche que reste une terrible mal vie : pauvreté, chômage, indigence, exclusion, frustration, etc.

Alors, l’humanité peut-elle progresser d’un nouveau bond en France ? La question est survenue soudain comme imprévue dans la situation actuelle. Sous le capitalisme mondialisé s’accélèrent les injustices sociales et humaines et se précipitent les risques, écologiques, guerriers, sanitaires, etc. Un président liquidateur élu « par défaut » devant la montée de l’extrême droite, le Trafalgar des forces de gauche hors la France Insoumise, a poussé les autres au réflexe de s’allier avec cette dernière. Pas d’une alliance seulement électorale, mais sur un programme pour un gouvernement – peut-être pas parfait – mais quand même radical. Dès demain peut être réalisé le SMIG à 1500 €, la retraite à 60 ans, des renationalisations, le blocage des prix, etc.

Toute notre histoire le montre, quand la gauche s’allie sur un tel programme progressiste, elle l’emporte. Or, au lieu d’applaudir et d’aider à cette NUPES (nouvelle union populaire écologique et populaire) qui peut être majoritaire, des caciques ont constitué d’autres listes. En Occitanie en particulier, certains et certaines, se revendiquant « démocrates » et « de gauche », se présentent ou s’allient contre les candidats étiquetés NUPES.

« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots », signalait Jean Jaurès. Mais il n’est plus du tout le temps de se payer de mots quand l’intérieur tourne au désastre et l’extérieur à l’apocalypse. Voici qui nous renvoie à une définition de la politique. Lorsque j’employais ce mot avec quelque tonalité péjorative, mon père me rappelait jadis que « politique » signifie : gestion de la cité, au sens nécessaire et noble.

Hélas, il est aussi un sens plus restrictif et plus pessimiste : celui de la basse politique ou politicaillerie. Se présenter aujourd’hui hors la NUPES en prétendant s’opposer au pouvoir néfaste, est un croche-patte. Car, désuni, un mouvement est affaibli non seulement en voix, mais surtout en crédibilité, en capacité d’éveiller l’enthousiasme. Au contraire, l’union ne totalise pas les voix, elle les multiplie jusqu’aux abstentionnistes dont peut se réveiller l’intérêt.

Alors, quelles sont les raisons de ceux qui refusent de se rendre à la raison ? Hélas, on peut soupçonner des calculs égoïstes et bas pour tenter de garder ou faire garder la main. Aujourd’hui où le monde brûle en tous sens, quel intérêt d’être élu hors un projet radicalement démocrate, sinon son propre intérêt personnel ? Je rappelle simplement qu’il est dans la notion de démocratie l’idée que l’intérêt général prime sur l’intérêt particulier. Au cas où cela serait oublié…

Et comme ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, j’affirme que, pour cette élection de députés, les seuls candidats ou candidates clairement et honnêtement en faveur de la démocratie, sont ceux de la NUPES.