Le titre suggère qu’il s’agit de ce qui n’apparaît pas à la lumière, ce qui est sous l’apparence. C’est peut être le projet de l’auteur, ex-professeure, elle seule le sait. La lecture peut surprendre d’emblée : ce sont des sonnets, soient des pièces poétiques très codifiées. Ce n’est pas pour autant que cela soit privé de sensibilité et… d’ombre. Écrire en forme imposée, parmi les plus contraignantes, serait-ce en accord avec l’OULIPO qui prône la contrainte pour la créativité ? Raymond Queneau et ses acolytes notaient que la littérature serait en retard sur le travail formel de la musique et la peinture. Jacques Roubaud souligna que chez les troubadours réside un trésor littéraire oublié. Quoi qu’il en soit, il faut se laisser ici porter par le rythme lancinant et les échos des rimes, comme par des chansons, (qui sont écrites en vers réguliers et rimés !) pour parvenir à goûter le sous-texte. Et apprécier la sensibilité, souvent pudique, parfois surprenante, toujours sincère. Et si le tout semble fort sage, il faut y voir de plus près, même sur un sujet grave : « Dès lors que Thanatos vous prend à la hussarde. » Ainsi se déroule en ces lignes plus de passion qu’on ne s’y attendrait, avec entre autres : « Une onde de bonheur, étreinte incantatoire/Au rythme d’un tango… » En fait, cette dame digne nous exhorte, comme un ancêtre célèbre, à ne pas rater la rose : « Cueille-la dès ce soir, je sais qu’elle t’attend ». Message reçu ? Si les français savent encore lire de la poésie…