Exception confirmant la règle, j’évoque ici un livre d’histoire. Biographie d’une vie à la fois marquante à Toulouse et internationale, puisque y est évoquée la vie du champion de natation originaire de Constantine, qui vécut successivement à Paris, Toulouse et La Réunion, avec un terrible intermède en déportation à Auschwitz. On suit l’ascension sportive d’un gamin d’origine juive et pied-noir qui apprit à nager dans un bassin au fond des gorges du Rhummel avant de participer aux fameux jeux olympiques de Berlin, puis de devenir champion du monde. Ce qui n’empêcha pas sous Vichy une terrible chute. Raflé à Toulouse avec sa famille, il connut Drancy puis le camp d’extermination dont il réchappa grâce à des coups de hasard. L’histoire de cette vie retrace à la fois la grande Histoire et aussi l’histoire locale toulousaine. Car, alors qu’on ne savait pas encore si ce déporté en reviendrait, le nouveau maire Badiou, issu de la résistance, soutint la proposition du conseiller municipal communiste Jean Weidknnet de baptiser du nom d’Alfred Nakache la piscine municipale d’hiver. Extrait de la relation par l’historien des formules du discours de Weidknnet :
« Il remarque sa « probité sportive », son « sérieux, » son « travail opiniâtre » et son désintéressement qui le fit payer de sa personne » […] et il conclut : « Le 9 octobre 1944, elle (la municipalité ) décide donc de donner le nom du recordman du monde […] un symbole incontournable de la vie locale. »
Je me prends à rêver, aujourd’hui où le passé ne rapporte guère, d’enfants apprenant à nager et apprenant aussi l’histoire de leur piscine…

* Les Nouvelles Editions Loubatières, à Portet (31), combinent le traditionnel intérêt de cette maison pour le régional avec l’ambition d’être un véritable éditeur généraliste.